vendredi 18 mai 2012

D'un tout autre genre...

Parfois par le biais de rencontres, toujours aussi incroyables, on se retrouve embarquée sur une plage dans un hôtel de luxe tout frais payés...

Quitté mon habit de baroudeuse mal peignée pour celui de modèle d'un jour...




Voici le résultat de la pub indienne...




Voilà c’était pour mettre un peu de légèreté dans ce blog après le dernier message des missionnaires de la charité...
Comme quoi, on peut tout faire lorsque l'on se laisse porter ...
Cheveux au vent...

Elsa

P.S : il me reste à vous raconter brièvement ce que fut ma vie à Kolkata...

P.S .S : Je suis maintenant dans une ville en dehors du temps, où le spirituel et le vivant se rencontrent au bord du Ganje coulant...
Je suis arrivée à Varanassi ( Bénarès )...


lundi 14 mai 2012

Missionaires de la charité, Kolkata






Il y a des appels du coeur, comme celui-là qui permettent d'avancer et de se lancer sans se poser de questions..
La Mère, Mère Theresa, devenue Mère de l'Inde m'a guidée tout le long dans cette expérience de la charité, dans cette expèrience de la misère.
Présente partout, sur les murs de la ville,sur les cartes postales, dans le coeur des pauvres et des milliers de soeurs l'ayant rejoint.
Lorsque l'on ressent tant d'amour en soi, on est capable d'affronter en pleine face la souffrance et la détresse des gens.
Je sens mon amour à ce jour comme une source inépuisable.

" Notre travail est invisible car l'être ne se voit pas. La personne peut être enfouie derrière un masque d'horreur ou de folie. Il faut rechercher son sourire intérieur, il faut s'approcher de l'intangible. Quand tu lui rends visite derrière son voile, il suffit de toucher une fois le mourant pour le rendre à lui même"
extrait de Mère Theresa, l'Indienne



Je ne vais pas raconter le détail de mes journées, j'aimerai juste que vous puissiez comprendre combien cette experience m'a révélée, m'a confortée dans mon choix de vie.
La plénitude de la certitude.
La certitude d'une vie dévouée aux autres, tellement mon coeur déborde.

Nous commencions chaque matin par réciter la prière écrite par la Mère avant de partir dans les centres... tous les bénévoles, et les soeurs, en coeur.

"Dear Lord, the Great Healer, I kneel before you, 
Since every perfect gift must come from You. 
I pray, give skill to my hands, clear vision to my mind, 
kindness and meekness to my heart. 
Give me singleness of purpose, strength to lift up a part 
of the burden of my suffering fellow men, and a true 
realization of the privilege that is mine. 
Take from my heart all guile and worldliness, 
That with the simple faith of a child, I may rely on You. "



La prière est récitée en Anglais mais je vous ai trouvé la traduction :


"Cher Seigneur, le Grand Guérisseur, je m'agenouille devant vous, 
Depuis chaque dons parfaits venant de vous. 
Je prie, donnez à mes mains les compétences, une vision claire à mon esprit, 
la bonté et la douceur à mon cœur. 
Donnez-moi l'unicité du but, la force de lever une partie 
de la charge de mes semblables qui souffrent, et une vraie
réalisation du privilège qui est le mien. 
Prenez de mon cœur toute ruse et mondanité, 
C'est avec la foi simple d'un enfant, que je peux compter sur vous."



Nous chantions aussi tous ensemble pour nous donner force et unité puis nous partagions un petit déjeuner fait de Tchaï (thé au lait épicé) pain de mie et banane avant de nous lancer et de nous séparer dans divers centres.

Mon premier fut PremDam, 1h de marche dans la ville battante pour arriver dans les "slams" les bidonvilles où se trouve l'Oasis de paix construit par la Charité ...
Je suis restée presque 2 semaines dans un centre pour femmes âgées, abandonnées, mal aimées, blessées par la vie et l'abandon.


Les matinées sont chargées ( massive lessive, pansements, simple attention, douceur, massage, distribuer de l'eau, aider à avaler un peu de riz et de dhal lorsque cela peut encore passer, emmener aux "toilettes" etc)
mais l'energie déployée est si bonne...

Puis j'ai été appelée par les soeurs pour aller bosser dans un dispensaire, non loin de la maison Mère.
Là bas, tous les matins, des centaines de gens viennent chercher des soins, des médicaments, une attention..
La porte est ouverte à tous.
Il y a des matinées particulières, parfois spécialisée en cardiologie, neurologie, diabète ou encore femmes et enfants.



Je noue de belles relations avec les soeurs, dont Sister Margarita en chef du dispensaire ( 20 ans de missions en Afrique, revenue depuis 4 ans en Inde) et Sister Andrea, médecin, d'origine Allemande ayant été l'une des première à rejoindre Mere Theresa dans sa conquète... ( donc pas toute jeune mais encore si battante)
ci-dessous la cérémonie de son Golden Jubilée, 50 ans de charité, 50 ans qu'elle est soeur...



Elles apparaissent comme des anges sur la photo...



Ma chère Sister Margarita se tiens la tête entre les doigts juste au premier plan... et tiens la tête de l'immense dispensaire.


La vue de ce Sari Blanc et Bleu suffit à comprendre la force de ces femmes...
Le bleu est un morceau de ciel déposé.
C'est encore Teresa qui a décidé de porter le Sari contre l'habit de religieuse qui l'étouffait tant dans la chaleur de Kolkata que dans la rigueur de l'Eglise.

Je n'ai pas pu prendre en photo les files de gens venus chercher un peu de réconfort...
les malades venus panser leur peine,
les femmes de mon premier centre,
les enfants handicapés d'un centre où j'allais de temps en temps les après-midi quand vraiment le courage etait présent.
les photos ne sont pas permises à l'interieur des centres.
Celles ci ont été un peu prise à l'envolée...


Les "petites" soeurs, en apprentissage, n'ayant pas encore la parcelle de ciel sur leur Sari.. et à droite Steevy une infirmière américaine et à gauche un docteur espagnole avec qui je travaillais.

Les journées sont épuisantes mais les échanges humains permettent de garder l'energie nécessaire à affronter le rythme de cette ville halletante et sa chaleur écrasante...

Mon experience à Kolkata ne se termine pas là...
J'ai aussi passé un mois à découvrir une ville aux milles et une richesses, et à partager la vie avec d'autres volontaires devenus amis dans un lodge devenu une vraie maison pour tous.


De gauche à droite,
Un indien de la rue de la maison Mére, Marcos, Francisco, Diane, Maria del Rosario, Alice, moi même, Steevy, Pierre...
Juste un ptit bout de notre grande famille.

Je me dois de vous décrire très prochainement, Kolkata de l'interieur et l'histoire d'une famille crée au coeur d'un lodge précaire...

God Bless you...