mardi 26 juin 2012

Fin de l'Inde


Il aura bien fallu quitter Kolkata… s’accrocher aux poignées d’un train nous emmenant au loin.



Sur le chemin pour Varanassi (Benarès) entrepris avec une nouvelle compagnone de route.. Elisabeth, petit Ange tombée du ciel, nous avons décidé de faire quelques stops…
Un premier stop  dans une communauté Hare Khrishna, par pure curiosité de notre part… experience qui nous a cependant laissée bien septiques. Hare Khrishna, Hare Rama mes amis n’est certainement pas pour moi. Puis un stop à Bodgaya, le lieu de l’illumination du Bouddha.

Bodgaya


Nous sommes à present 4 filles les mêmes jupes au vent. 

Elisabeth, Diane, Charlotte et moi même.

Nous sommes restées captivées cette chaude soirée… au pied de l’arbre de l’être illuminé… par la paix dégagée, le calme,et  la douceur de l’atmosphère inhalée.



Je ne savais pas encore que j’allais apprendre la technique enseignée par le Boudha depuis des siècles quelque temps plus tard… mais déjà et depuis toujours les temples boudhistes, les stupas, les moines m’inspirent profond respect…
Il y a dans cette ville, des multitudes de temples construits par les différents pays boudhistes du monde entier mais le temple de l’arbre, le principal donc est vraiment incroyable…




Puis après bon nombre d’heures à rouler, rouler, s’arrêter, s’arrêter... dans ces trains indiens qui à eux seuls sont tout un voyage… 

Cherchez l'intrus...

Nous arrivons avec un peu d’appréhension dans une ville que l’on nous a decrite comme jungle …

Varanassi




 Le berceau de l’Hindouisme, la plus vielle ville au monde.. le cœur de l’Inde, encore vraiment battant… le cœur de l’Humanité…





J’ecris que Varanassi est l’endroit de plus incroyable au monde pour tous mes sens et mon être dans toute sa profondeur.. tout prend une forme sacrée, tout à un sens... tout est Shiva.


Baba Tchaï, qui normalement est vêtu d'un sourire d'or... chez qui on buvait le thé en bas de la maison...





voici ma nouvelle maison, chambre peinturée, dans un endroit incroyable au dessus de la rivière.

Plus de 300 corps brûlent sans arrêts sur les Ghats, plus de 300 âmes se dispersent dans l’air chaque jour.
Seuls les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes, les Sadhus ne sont pas brûlés mais jetés directement dans le Ganje puisque déjà purs.



J’y ai compris l’importance de l’eau, du pouvoir qu’on lui accorde ou non…



Je me suis faite appelée par la rivière en cette nuit du 20 mai… venant juste y tremper mes mains, mes pieds… j’y suis completement tombée…
Et depuis cet accident, je m’y baignais tous les jours… moyen aussi de survie lorsqu’il fait 45°C à l’ombre.
Sans penser à tout ce que l’on peut dire sur l’Etat sanitaire de l’eau de ce Ganje… mais pensant à la puretée sacrée de l’eau..de celle que l’on appelle Mother Ganga. L’effet en est certain…



Car la température brûlante à cette époque de l’année rend cette ville encore plus lessivante…on se réfugie alors dans les ruelles de la vielle ville où là aussi, tous nos repères sont chamboulés… nous sommes bel et bien dans une ville en dehors du temps.. en dehors du monde et de nos concepts…


Avec mes amis de route, de gauche à droite... Francesco d'Argentine, Diane de Paris et Elisabeth d'Allemagne, et moi même si vous ne me reconnaissez pas ;-)

Première vision d'un matin... Varanassi est pour moi une planète de singes

L’agitation des ruelles de Varanassi est indescriptible, à moins de soi-même y marcher, y entrer, y respirer… Les vaches et les singes prennent souvent la place des hommes, il faut se frayer un chemin.


Une des vaches passait chaque matin devant moi, à la même heure... elle m'inspira,

Blanche Vache

Une apparition pleine de grâce
Traversant le chaos de la place
Apporte le message de la journée.

De ses cornes parfaitement sculptées
A ses pis rosés remplis de lait,
Le blanc immaculé de la vache sacrée
Offre le secret de la toute beauté.

Elsa, 19 mai, Jyoti café, Varanassi

J’ai donc passé 10 jours retournants dans cette ville, j’ai adoré m’y fondre littéralement… rencontrer les gens, les rites et les chants … observer la mort en tant que passage, observer la mort au milieu de la vie.

Assaf, Remo et son ami suisse... traversant le monde à velo

Jeune astrologue rencontré, Sameer qui a étudié la disposition de mes planètes...

Des cérémonies, « puja » tout en musique, tout en chorégraphie de feu et d’encens se répètent inlassablement à la tombée de la nuit.



Mais il était grandement temps de partir pour moi… la ville devenait trop brûlante…trop tout, tout simplement.

dernière image du calme de l'aube sur le Ganje...


Rishikesh




Alors j’ai pris le large vers le nord de delhi… 20 heures de train pour arriver à Rishikesh. Plus on s’y approche plus l’air devient frais, plus la nature clâme sa présence silencieuse.
J’ai encore retrouvé tant de gens là bas… tant la famille est grande et tant nous sommes connectés!



Il y a toujours la Ganga, le fleuve sacré que l’on suit, bien plus frais, voire glacial qui prend source non loin de là dans la montagne…



Ma dernière semaine en Inde fut si saine… si ressourçante, Yoga le matin et le soir ( Rishikesh est la 
« capitale du Yoga »), baignade dans la rivière, orgie de mangue et papaya… ballade dans la forêt, à chercher des cascades…



Et puis encore et toujours… le partage…

Mes deux anges réunies...

L’Inde m’aura captivée.
J’ai traversée tant de religions, côtoyer tant de dieux, tant de gens…! 
Traversé de dures épreuves aussi, mon corps mis à mal… l’époque était surement un peu rude. 
L’Inde fait grandir à pas de géant…

Mon cheminement spirituel n’a cessé d’évoluer, de suivre le cours tranquil du Ganje pour finalement trouver la source…

Incredible India.

samedi 2 juin 2012

Kolkata, une ville, une famille




Il ya des villes comme celle là, où l’on reste, où l’on prend le temps de poser chacun de ses pas, chacun de ses regards…



Car cela n’en finit pas…




Les étalages de viandes, de fruits, de légumes, de gâteaux sucrés, de samossa, de puri (sorte de pain beignet dont je raffole)… des echoppes où l’on sert le tchaï ( thé au lait épicé) qui coule comme le sang dans les veines… pour environ 5 Rs dans des petits pots en terre cuite que l’on peut briser sur le sol une fois terminé ou remporter chez soi lorsque l’on est un peu trop nostalgique, comme moi.






Les rues sont remplies du quotidien des gens…


qui se lavent.. et se re-relave


qui y mangent...


qui y dorment ...

Des ruelles plus calmes, plus fraîches aussi qui nous emmènent à la découverte de choses étonnantes…des endroits sacrés où les divinités plannent sur la tête des gens…



Des endroits où l’on ne sait plus qui est vivant, qui est sculpté, qui est dieu, qui est humain ?






On se sent profondément en Inde, on se sent profondément là.
La culture bengale, la gastronomie, le cinéma, les grands monuments coloniaux, les taxis jaunes, le tramway délabré passant au travers de la ville exitée, la seule ligne de metro, les rickshow porteur,



 les voitures de luxe, les autorickshow, les bus, les trains, les vaches, les chèvres et les indiens par milliers…
Tout se cotoit dans un chaos harmonieux et dans une cacophonie incéssante, perpetuelle, continue…

J’ai trouvé une maison appelée Modern Lodge,





 un echappatoir où je partage la vie avec mes nouveaux frères et sœurs.. ensemble nous formons cette grande famille de voyageurs…




Il y a ceux qui passent avec leurs histoires merveilleuses, leurs rêves à portée de main, portés dans leur sac à dos.




Il y a aussi ceux qui restent, plus longtemps, car il est parfois bon de poser tout ça…
Comme mes voisins de chambré…



J’ai une chambre éclairée où il m’arrive de me reposer, après les longues journées de travail au dispensaire… après de longues journées à marcher et à suer…



L’hygiène laisse à désirer, mais qu’importe l’amour fait rester…
Kolkata m’aura inspirée, nourrie, exténuée…

J'en expire ce poème :

Emportée par l’Eclair

Cité de joie contagieuse
Ou de malheurs exhibés,
La démarche est minutieuse
Nos sens O combien décuplés.

La moiteur enracine
Les occidentaux assoiffés
D’un amour pour l’Inde
O combien passionné.

Un changement d’atmosphère
Et les trombes de pluie
S’abbattent sur les scènes de vie,
Jusqu’à ce que passe l’éclair.

Ni  la chaleur, ni les torrents
N’arrêteront la course en lambeaux
De l’humanité prise au vent
De l’Inde comme dans un berceau.

Elsa, avril 2012, Kolkata.

aussi cela :

http://www.bernardopix.com/x/vid/elsa/

un montage photo du haut du toît de la maison...